Partant d’une expérience esthétique particulière, à savoir l’étrange sensation face à certains portraits peints d’être regardé sans l’être (un œil adressé au spectateur, l’autre pas), l’auteure propose ici d’envisager le motif de la divergence oculaire comme un objet théorique en soi, susceptible d’établir une contre-histoire des œuvres d’art depuis l’instauration du portrait autonome au XVème siècle en Europe.
Au-delà de la singularité de ces tableaux minutieusement étudiés, qui échappent en effet aux conventions traditionnelles des regards adressés ou absorbés des figures peintes, il s’agit d’établir en quoi le strabisme du portrait est en réalité celui de la représentation toute entière, faisant vaciller au moment même de l’établissement du système perspectif son unité supposée, au profit d’une modernité qui trouvera son accomplissement quelques siècles plus tard.
Par Nathalie Delbard, professeure en Arts plastiques à l'Université de Lille et membre du Centre d’étude des arts contemporains (EA 3587). Elle a publié en 2019, Le strabisme du tableau. Essai sur les regards divergents du portrait (De l'incidence éditeur).
En partenariat avec l'Université du Temps Libre (Lille)
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