Associant historiens, socio-anthropologues et spécialistes des études visuelles, ce projet pluridisciplinaire étudie le rôle de la Première Guerre mondiale dans les transformations à long terme des systèmes et des identités alimentaires, dans un contexte d’insécurité alimentaire accrue. L’alimentation a été un des enjeux majeurs de la guerre totale entre 1914 et 1918, ayant joué un rôle dans la défaite des Puissances centrales.
Dans une perspective globale et un cadre chronologique élargi aux sorties de guerre (1913-1923), le projet s’intéresse à la situation moins connue des pays de l’Entente à travers l’approche comparée de quatre pays touchés de manière différenciée par l’insécurité alimentaire : la France, l’Italie, la Belgique et la Grèce.
Il croise l’histoire de la Première Guerre mondiale et les Food Studies pour étudier la consommation alimentaire civile (hors du front) à partir des commerces alimentaires (commerces de bouche, restauration, distribution d’appoint) dont l’organisation, l’offre et les perspectives économiques sont transformées.
Combinant l’étude des pratiques et des représentations, le projet cherche à saisir l’évolution des consommations alimentaires marquées par les tensions sur l’approvisionnement et les régulations publiques, et par les transformations des identités, des liens sociaux et des dynamiques de genre. Il interroge la transformation des goûts, mis à l’épreuve des restrictions et de la confrontation avec des cultures alimentaires autres, en lien avec les mobilités de masse de la période. Le projet entend ainsi évaluer les caractéristiques et l’extension de l’insécurité alimentaire dans ces pays à travers les évolutions du secteur alimentaire de détail et des consommations. Il adopte une approche comparée pour saisir la diversité des acteurs, des sites et des enjeux à différentes échelles, locale, nationale et transnationale (Entente et Puissances centrales).
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