La notion de vulnérabilité, entendue comme exposition au risque et au danger de dégradation, voire d’extinction, peut-elle s’appliquer aux langues ? Les langues sont-elles vulnérables ? Et encore, la faculté de langage est-elle fragile ?
Dans l’histoire de l’humanité une certaine vulnérabilité des langues a souvent été constatée. L’histoire de la pensée linguistique, pour sa part, a offert une étonnante variété de positions, de perspectives et d’interrogations sur tout ce qui rend une langue vulnérable. Cependant, la question de la vulnérabilité n’a jamais été ouvertement posée. Le projet VULNUS "De la vulnérabilité des langues" vise à élaborer de façon critique cette variété de positions, qui laissent entrevoir un terrain de recherche extraordinairement diversifié, et à détecter de nouveaux terrains de vulnérabilité. Il semble possible d’envisager une « épistémologie de la vulnérabilité » dès lors qu’on assume une perspective transdisciplinaire, apte à intégrer les observations particulières sur les faits linguistiques en une conception d’ensemble.
Ce projet, fortement interdisciplinaire, réunit quatre laboratoires des universités d’Amiens et Lille affiliés à la MESHS : CERCLL (UR UPJV 4283), CRP-CPO (UR UPJV 7273), HM (UR UPJV 4287), ALITHILA (UR1061), une association savante (Centre d’Études Picardes), ainsi que des professionnels de la communication et de la presse (Les Echos) et du milieu clinique (CHU d’Amiens). Il rassemble des chercheurs nationaux et internationaux de haut niveau de divers horizons disciplinaires (linguistes, sociolinguistes, dialectologues, sémioticiens, littéraires, didacticiens, psycholinguistes, neuropsychologues, orthophonistes) qui discuteront d’une thématique aux multiples enjeux sociétaux, à partir notamment d’une prise en compte de la réalité régionale. Le projet sera articulé en deux cycles de séminaires et un workshop final qui se dérouleront dans les Hauts-de-France entre les mois de juin 2020 et de janvier 2021.
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