Statues Rapatriées

Le projet Statues Rapatriées (StaR) porte sur l’itinérance des statues « rapatriées » d’Algérie en 1963, après l’indépendance du pays, et aujourd’hui installées dans l’espace public. Il cherche à analyser la circulation de ces statues depuis l’Algérie vers la France hexagonale, mais aussi l’ensemble des pérégrinations de ces monuments, depuis leur conception jusqu’à leurs mises en débats actuelles. StaR part en effet du constat que les monuments ne sont pas des objets de patrimoine statiques et immuables, mais des objets qui circulent et sont compris différemment dans l’espace et le temps. Ils connaissent des déplacements dans l’espace et ont des effets sur leur environnement. L’objectif du projet StaR est d’interroger la notion d’itinérance des monuments dans le cadre d’une réflexion pluridisciplinaire. Pour cela, il met en dialogue histoire et histoire de l’art sur le mouvement des monuments. Il entreprend en outre de cartographier ce mouvement, en produisant une carte interactive des sites par lesquels les statues ont transité aux différentes étapes de leur vie, de l’atelier du sculpteur à la place publique sur laquelle elles sont installées, en passant par la gare du transit ou l’entrepôt dans lequel elles ont été stockées. A travers l’étude des lieux de transit ou de vie des statues, StaR aborde la question de la mise en mémoire et de la mémoire propre des monuments. Il analyse le rôle des statues dans les processus de réappropriation mémorielle et plus largement dans le façonnement de mémoires concurrentes liées à l’histoire de la colonisation.