La MESHS a souhaité, en concertation avec les laboratoires associés, retenir la thématique des vulnérabilités et ses déclinaisons (résilience, protection, résistance) d’une part parce qu’elle vient structurer un large champ des recherches en SHS et, d’autre part, parce qu’elle s’inscrit fortement dans le contexte territorial de notre région.
Le but de cette demi-journée est de faire émerger les orientations des recherches menées par nos laboratoires, qu’elles soient nouvelles ou non, et de favoriser le caractère transdisciplinaire des projets ainsi que les collaborations entre laboratoires afin de définir, en collaboration avec les chercheurs, certaines grandes lignes du futur programme « Vulnérabilités ».
Cette demi-journée s’organisera autour de quelques présentations scientifiques qui amorceront les discussions et les échanges entre les participants sous forme de table ronde.
Les échanges sont ouverts à tous, sur inscription par mail (cette adresse e-mail)
Programme
13h30
Marie Danet (Psitec, Université de Lille)
L'attachement, facteur de vulnérabilité et de protection
Selon l’approche écologique de Bronfenbrenner, l’individu évolue dans des environnements qui vont avoir un effet sur son développement. Parmi ces environnements, les relations sociales, et en particulier les relations d’attachement, nous semblent jouer un rôle majeur dans les trajectoires développementales de l’individu. Ainsi, en fonction de la qualité des interactions (i.e. sécure vs. insécure), couplée aux caractéristiques intrinsèques des personnes (i.e. tempérament, réactivité au stress), les relations d’attachement et les modèles qui en découlent pourront jouer comme un facteur de vulnérabilité ou de protection pour le développement typique et atypique de l'enfant et de l'adolescent.
14h
Sylvie Condette (CIREL, Université de Lille)
Les parents vulnérables face à la première scolarisation de leurs enfants.
Les familles les plus éloignées de l'école éprouvent souvent des craintes voire des réticences face à la première scolarisation de leurs enfants. Si l'entrée à l'école leur rappelle parfois amèrement leur propre scolarité, elle agit aussi comme un processus de dépossession qui va progressivement séparer l'enfant de ses parents. Cette séparation est non seulement physique et affective, mais elle est aussi culturelle, tant les codes scolaires sont différents de ceux véhiculés dans le cercle familial. Cette situation est particulièrement anxiogène pour les parents les plus vulnérables. Notre communication analysera la complexité des interactions entre les personnels de l'école et les parents les plus démunis, et, s'appuyant sur de récents résultats de recherche, mettra en évidence quelques leviers destinés à établir ou rétablir la confiance entre ces différents acteurs.
14h30
Caroline Husquin (HALMA, Université de Lille)
Des corps vulnérables ? L’exemple de l’atteinte physique à Rome dans l’Antiquité
L’atteinte physique rend-elle le corps vulnérable et potentiellement sujet à la stigmatisation, voire au rejet ? La question peut sembler, pour l’Antiquité, naïve tant les poncifs concernant le traitement des infirmes dans ces sociétés sont répandus et bien ancrés dans la pensée collective. Cette communication se propose de faire le point sur les avancées récentes de la recherche quant aux perceptions et représentations dont sont l’objet les corps abîmés à Rome à la fin de la République et au début de la période impériale afin de sortir des lieux communs hérités de l’historiographie des XIXe et XXe s. aujourd’hui datée.
Le regard de l’autre peut être effectivement un élément qui conditionne l’existence d’un individu à Rome, sa capacité à être pleinement un homme, notamment pour un citoyen romain, de sa naissance à sa mort. La répugnance de la société romaine pour les atteintes au corps, et donc la perception de ceux qui en sont victimes, étant parfois la condition de l’inclusion ou de l’exclusion des citoyens dans le corps social, ce qui n’est pas sans incidences, car « l’oeil du spectateur » n’est pas, à Rome et dans les cités de l’Empire, un simple vecteur de préjugés, mais peut donner lieu à définition juridique comme celle du « monstre », avec des répercussions politiques, sociales et religieuses.
Pour autant on ne peut se limiter à cette vision unique de l’atteinte physique et le corps affaibli n’est pas toujours source de vulnérabilité.
15h-15h15 PAUSE
15h15
Mickaël Le Mentec (CAREF, Université de Picardie Jules Verne)
Les collectivités territoriales face aux inégalités numériques entre adolescents : disparités et marges d’action
Cette communication propose d’étudier les politiques et les dispositifs locaux d’éducation au numérique sur trois territoires géographiquement et socialement très différenciés. Elle cherche à contribuer à la compréhension des atouts et faiblesses caractérisant les acteurs éducatifs sur un territoire pour assurer une coéducation au numérique transversale, tirant parti des complémentarités entre parents, école et autres institutions éducatives.
15h45
Claire Barillé- Marie Derrien (IRHiS, Université de Lille)
La vulnérabilité : une catégorie d’analyse pertinente pour renouveler l’approche de la santé au travail ?
L’objectif du projet que nous soumettons consiste, en croisant les regards, à interroger la pertinence du concept de vulnérabilité pour penser la question de la santé au travail, dans une dimension prospective. L’objectif, sur le plan méthodologique, est de combiner l’investigation historique appuyée sur les sources disponibles aux Archives nationales du monde du travail (Roubaix) et l’enquête de terrain menée à l’échelle de la commune, du département, et de la région.
16h15
Oumaya Hidri-Neys (UREPSSS, Université d’Artois)
Ce que font les sports et l’Éducation Physique au lien social et inversement
Cette communication entend présenter la genèse, le contenu, les ambitions d’un programme de recherche tourné vers la place des sports et de l’Éducation Physique dans la fabrique de lien social. Impliquant une vingtaine de chercheurs d’horizons disciplinaires variés, ce programme examine comment les activités physiques et sportives produisent reconnaissances et protections dans des contextes situés. Il s’agit plus exactement de situations où se côtoient vulnérabilités et sujets vulnérables.
à partir de 16h45 : discussion
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